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Enfances en guerre

Ce thème des "Enfances en guerre" m'a été inspiré par ma visite au musée de Nagasaki : il y avait là, entre de multiples témoignages déchirants, une photo qui m'a émue aux larmes, celle d'un petit garçon, portant un bébé sur son dos, qu'il allait abandonner, comme les autres victimes, sur un lit de chaux vive. Ce fut donc le premier que j'ai sculpté, sur ce thème des enfants en souffrance par la faute de la violence des hommes. Ont suivi l'enfant du ghetto de Varsovie, puis d'autres, en Europe, et ailleurs. La plupart des enfants ainsi représentés n'existent plus. J'ai passé beaucoup de temps avec chacun et je les ai aimés. C'est ma façon de les faire revivre. Un peu...

Photo de

Nagasaki, Septembre 1945

D'après une photo de Joe O'Donnel, qui se souvient : 

"The boy stood there for five or ten minutes. Then the men with the white masks came towards him and started to untie his strap. At this moment, I realized that this baby brother he was carrying was dead. The men gently held the baby's arms and legs and slowly put him into the hole where the hot stones are laid. 

... That moment, I realized that the boy was biting his lip and it was bleeding. He was biting hard as he gazed his little brother in flames. When the flames had calmed down, the boy turned on his heels and left the place silently." 

Varsovie, 1943

L'évacuation du ghetto de Varsovie, commencée le 19 avril 1943, prit fin le 16 mai. "Forcés hors de leurs trous", ainsi fut légendée, par le SS responsable

des arrestations pour son chef Himmler, la photo où se trouve ce petit

bonhomme en premier plan. Il ne prévoyait pas que cette image ferait de cet enfant, innocent et sans défense face à la barbarie, le symbole de toutes les victimes de la Shoah. 

Ukraine 2022

Ce petit garçon a fait l'objet d'une video qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. Marchant en direction de la frontière ukrainienne, il a été, dans un premier temps, pris pour un orphelin. En réalité, il était suivi de sa famille, et il a retrouvé le sourire un peu plus tard. Cependant, cet enfant restera l'image médiatique de la cruauté d'une guerre qui chasse de chez eux des milliers de personnes.

Sud-Soudan, 2008.

Photographie prise par Paul Jeffrey en 2008 dans un camp de réfugiés . Les attaques et exactions dans la région  de la "Lord's resistance Army" fondamentaliste ont été à l'origine du déplacement de près de 2 millions de personnes en Afrique. Une guerre d'autant plus atroce qu'elle fut ignorée à l'époque des médias du monde entier.

Londres 1945

Photo de Tony Frissel

Dernières phases du Blitz (les bombardements allemands sur la Grande Bretagne). Cet enfant était sorti jouer dehors, et quand il est revenu, il ne restait plus que des ruines de sa maison, où ses parents et son frère avaient péri. Assis sur les débris, son éléphant en peluche sur les genoux, il attend qu'on s'occupe de lui.

Californie 1942

Photo de Dorothea Lange

Après l'attaque de l'aviation Japonaise sur Pearl Harbor, environ 125 000 américains d'ascendance japonaise vivant sur la Côte Ouest furent regroupés et emprisonnés dans les 75 camps de "regroupement" recensés.

Des photographes renommés, comme Dorothea Lange ont heureusement gardé pour nous le témoignage de ces déplacements, car ils n'ont pas fait la une de la presse, américaine ou européenne. Cette fillette, assise sur une valise en croquant une pomme, attend le bus qui va les conduire, elle et sa famille, vers le camp.

 

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Arizona 1899

Photo anonyme

Les indiens Hopi sont installés en Arizona depuis le VIIIe siècle. Ils subissent au XVIe siècle la domination Espagnole, puis les conflits avec les Navajos, qui dureront jusqu'au XXe siècle.

A la suite de la guerre américano-mexicaine, l'Arizona est rattaché aux Etats-Unis, en 1842. Les Hopis sont alors contraints de s'installer dans une réserve, elle-même à l'intérieur de celle des Navajos, leurs ennemis de toujours. Nul doute que ces deux petits enfant Hopis, qui ont l'air terrorisés sont sur le point de subir des violences dont celui qui a pris cette photographie sera le seul témoin.

 

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Cracovie 1943

Tous ceux qui l'ont vu se souviennent de cette scène dans le film de Spielberg, La Liste de Schindler: tourné en noir et blanc, la seule tache de couleur est celle du manteau rouge d'une petite fille, qui erre toute seule dans les rues du ghetto de Varsovie. L'innocence au cœur de la pire des brutalités.

En réalité la petite fille au manteau rouge a existé : elle s'appelait Roma Ligocka et fut parmi les rescapés du camp d'Auschwitz.

Elle a raconté son histoire dans son livre "La petite fille au manteau rouge" dont la couverture s'orne de sa photo.

 

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